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vendredi 8/11/2024

Kosova, 13 ans d’indépendance avec une bilan pas très satisfaisant

Nefail MALIQI

Journalist et l’expert sur les questions des Balkans
(mnefail@yahoo.com)

Une pays le plus pauvre d’Europe, le Kosovo souffre d’un chômage élevé et d’un manque d’investissements. Depuis des générations, les Kosovars quittent leur pays pour trouver du travail dans les pays riches.

La Suisse a été l’un des premiers pays à reconnaitre l’indépendance du Kosovo. Depuis 13 ans, les relations diplomatiques entre Berne et Pristina sont bonnes. La Suisse a reconnu le Kosovo comme État souverain le 27 février 2008, soit dix jours après sa déclaration d’indépendance.

L’avocate de l’indépendance du Kosovo s’est intéressée très tôt à la médiation entre Serbes et Albanais de la province. La Suisse a été le premier pays à porter la question devant la communauté internationale.

Dix ans après l’indépendance, la Confédération soutient toujours le développement du pays, qui reste englué dans une crise économique et politique et est miné par la corruption. Elle y stationne 235 soldats de la Swisscoy. Ce contingent devrait continuer d’œuvrer à la stabilité du Kosovo jusqu’à la fin de 2024. Le plus jeune État d’Europe s’apprête à fêter les 13 ans de son indépendance. Sur la base d’une forte immigration en Suisse, les deux pays ont édifié une relation unique.

Nous sommes témoins que ces dernières années, la diplomatie kosovare a échoué, alors que de 120 reconnaissances, elle est tombée à 89

Le 3 mai 2016, le Kosovo a intégré l’UEFA. Le 13 mai 2016, le Kosovo est admis comme 210e membre de la FIFA. Le Kosovo va désormais participer aux éliminatoires de la Coupe du monde et de l’Euro. Bruxelles a clairement indiqué que la Serbie devra conclure un traité international contraignant avec le Kosovo si elle entend rejoindre l’UE. Belgrade devrait notamment s’y engager à ne pas faire obstacle à l’adhésion du Kosovo à des organisations internationales telles que l’ONU.

À Mitrovica, le pont qui enjambe l’Ibar relie les deux parties de la ville, mais sépare les communautés serbe et albanaise. Au nord, les drapeaux serbes sont partout et des panneaux et des graffitis rappellent, jusqu’au cœur du centre-ville, que «le Kosovo, c’est la Serbie».

Ces dernières années, la diplomatie kosovare a échoué, alors que de 120 reconnaissances, elle est tombée à 89 des 193 États membres des Nations Unies ont reconnu le Kosovo, dont 23 des 28 États membres de l’EU ainsi que les États-Unis. Il est nécessaire de faire progresser les processus de démocratisation et de tolérance dans la région, en accordant la priorité au dialogue.

Avec la situation avancée des Serbes dans le nord du Kosovo et avec les Albanais discriminés de la vallée de Presevo (l’Est du Kosovo/Sud de la Serbie), le dialogue entre le Kosovo et Bruscule a stagné et est resté fragile. Parce que Belgrade est mieux comprise par les Serbes du Kosovo que ses propres citoyens du sud de la Serbie (vallée de Presevo), une région à majorité albanaise, à la frontière du Kosovo.

Répondant à une question du correspondant de journal suisse en albanais Le Canton27.ch en Suisse, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres e Berne a déclaré qu’il regrettait que le dialogue entre Pristina et Belgrade soit au point mort. «Si vous me demandez si je suis satisfait, il est clair que je ne le suis pas», a déclaré le chef de l’ONU Guterres.

L’ambassadeur de Suisse au Kosovo M. Thomas Kolly, selon lesquelles la communauté albanaise en Suisse reste un exemple d’intégration. «Environ 200 000 personnes d’origine kosovare vivent en Suisse et contribuent activement à l’économie, à la culture et à la politique de notre pays. La Suisse est aujourd’hui le deuxième investisseur au Kosovo – avec plus de 480 millions d’euros. La Suisse a apporté une aide substantielle au Kosovo depuis 1998. “, A déclaré l’ambassadeur de Suisse au Kosovo, M. Thomas Kolly, dans l’interview exclusive du journal suisse en albanais “Le Canton27.ch” à l’occasion du 13e Anniversaire de l’Indépendance du Kosovo.

la Suisse accueille l’une des plus importantes diasporas kosovares en Europe. La Suisse a été l’un des premiers pays à reconnaitre l’indépendance du Kosovo. Depuis, nos deux pays ont développé des relations diplomatiques et économiques très étroites et profitent de liens humains forts. Environ 200’000 personnes d’origine kosovare vivent en Suisse et contribuent activement à l’économie, à la culture et à la politique en Suisse. La mission Swisscoy fait du très bon travail au Kosovo.

Que ferait le Kosovo sans sa diaspora?

Selon les chiffres officiels de l’Office fédéral de la statistique et du Secrétariat d’Etat aux migrations, aujourd’hui, en Suisse, seuls 112 000 Kosovars détiennent des passeports de l’État du Kosovo. Dans les faits, ils sont plus de 200 000, où une grande partie, plus de 80 000, détiennent encore des passeports de la Serbie même après 13 ans d’indépendance du Kosovo!

Le 14 février, il a été prouvé que la Suisse envoie non seulement de l’argent au Kosovo, mais vote aussi pour une démocratie solide! Le Kosovo va tourner une page de son histoire. Un parti anti-élite de la corruption remporte les élections législatives au Kosovo. Une nouvelle génération pour gouverner le Kosovo dirigé par Albin Kurti et Vjosa Osmani qui a remporté les élections du 14 février à Koasovo, laissant loin derrière des partis rivaux accusés de tolérance au crime, de corruption, de chômage, d’exode, de processus démocratiques stagnants et d’intégration.

La diaspora albanaise est la plus grande puissance qui soutient l’économie locale au Kosovo, où chaque année elle envoie en moyenne environ 2 milliards d’euros dans le pays. Rien que l’an dernier, selon la Banque centrale du Kosovo, la diaspora albanaise, malgré la pandémie, a envoyé au Kosovo plus de 350 millions d’euros, des fonds provenant principalement de Suisse et d’Allemagne

Au Kosovo, le mouvement Vetëvendosje de Albine Kurti a clairement remporté les élections – également grâce au soutien massif de la Suisse! Au Kosovo, le mouvement «Vetëvendosje» a clairement remporté les élections – également grâce au soutien massif de la Suisse! Le Kosovo fête 13 ans d’indépendance avec une bilan pas très satisfaisant. 200 mille kosovars en Suisse sont inquiets. C’est la raison pour laquelle la diaspora kosovare s’est rendue en masse le 14 février au Kosovo pour voter, bien sûr pour le changement.  La victoire d’Albin Kurti et de Vjosa Osmani aux élections du 14 février est le dernier espoir d’un Kosovo stable et non corrompu, avec un avenir plus sûr.

« Nos priorités sont la justice, les nouveaux emplois et la lutte contre la corruption et l’immigration. Nous ferons du Kosovo, la Suisse des Balkans … « , a déclaré le leader kosovar M.Albin Kurti pour le journal suisse en albanais Le Canton27.ch

Mais il est certain qu’il est nécessaire de faire progresser les processus de démocratisation et de tolérance dans la région, en accordant la priorité au dialogue entre les communautés du pays et de ses voisins. Des contacts avec les gens, avec des jeunes généreux et accueillants. Peut-être un peu pauvre mais riche en cœur Ces jeunes ne sont pas seulement les perspectives du Kosovo, mais aussi les perspectives européennes.

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