Mitrovica, 27 septembre -Les tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo se sont intensifiées dimanche. Belgrade et Pristina parlent de « provocations » après avoir barricadé les routes frontalières par un groupe de manifestants serbes soutenus par le président Vucic, après l’installation d’une police spéciale à la frontière pour maintenir l’ordre après avoir aménagé des pistes kosovares pour les voitures serbes, tout comme la Serbie le fait pour Voitures kosovares. L’accord de réciprocité mis en œuvre par le Kosovo est perçu comme une source de tension. Le gouvernement du Kosovo, dirigé par le Premier ministre Albin Kurti, a décidé depuis le 20 septembre d’appliquer la réciprocité aux plaques d’immatriculation des véhicules en provenance de Serbie, rapporte le correspondant de Mitrovica du journal suisse en albanais Le Canton27.ch
Aujourd’hui, cela fait une semaine qu’une situation fragile et extrêmement tendue règne dans le nord du Kosovo ! Ces dernières années, le gouvernement serbe n’a pas reconnu les plaques d’immatriculation du Kosovo et chaque voiture du Kosovo qui entre en Serbie voit ses plaques d’immatriculation supprimées, mettant ainsi des plaques d’immatriculation serbes. En réponse à cette politique, le gouvernement du Kosovo a agi de manière réciproque et les accords de Bruxelles auraient dû agir comme les autorités de Belgrade.
Des centaines de forces spéciales de la police du Kosovo (ROSU) maintiennent l’ordre à la frontière entre le Kosovo et la Serbie, jusqu’à présent sans aucun incident malgré les provocations des manifestants serbes
Pour maintenir l’ordre et le calme dans le nord du Kosovo, les Forces spéciales du Kosovo (ROSSO) ont été déployées aux postes frontaliers avec la Serbie (Jarine et Bernjak) pour superviser la mise en œuvre de l’accord de réciprocité sur les tags. Et certains citoyens serbes n’ont pas aimé une telle chose, qui sont sortis pour protester en bloquant la route, rapporte de Mitrovica le correspondant du journal suisse en albanais Le Canton27.ch
Concernant la situation tendue au Kosovo ces derniers jours, la communauté internationale (de l’ambassade américaine, de l’OTAN et de l’UE) a réagi et a invité les parties à se retenir et à s’asseoir à la table des négociations pour régler les différends, tout en accusant chacune l’autre de « l’instabilité » de la région.
Des avions de chasse (MIGG) serbes ont de nouveau survolé la zone frontalière dimanche en fin de matinée, après avoir effectué plusieurs survols samedi, a rapporté un correspondant de Le Canton27.ch sur place.
La Serbie a relevé le niveau d’alerte de son armée à proximité du Kosovo, a indiqué dimanche le Ministère de la défense. Le ministère albanais des Affaires européennes et étrangères a appelé la Serbie à retirer ses forces armées situées dans le sud de la Serbie, près du Kosovo. Et cette situation tendue a fait qu’aujourd’hui après la visite à l’ONU, le Premier ministre albanais est à Pristina où il rencontrera son homologue kosovar Albin Kurti.
La Russie ne reconnaît pas non plus l’indépendance du Kosovo, contrairement à la plupart des pays occidentaux, dont les États-Unis. De son côté, l’Albanie, «préoccupée par l’escalade de la situation», a demandé à Belgrade, par la voie de sa diplomatie, «de retirer les forces armées déployées à la frontière avec le Kosovo».
«En raison des développements dans le nord du pays», la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, a interrompu samedi sa visite à New York, où elle assistait à l’Assemblée générale de l’ONU, pour rentrer au Kosovo, a indiqué son cabinet.