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vendredi 18/10/2024

Presse français: L’appel téléphonique de Tirana tente de contrôler les médias italiens (RAI) par l’intermédiaire de son amie Meloni qui a conclu le «fameux accord» sur la migration

Un appel à la grève a été lancé par les syndicats de journalistes à la RAI, la radiotélévision publique italienne, pour protester contre des ingérences politiques toujours plus nombreuses. La grève sera observée du 6 au 7 mai, à la suite d’un appel téléphonique du Premier ministre albanais Edi Rama. Il s’agit d’un proche de Giorgia Meloni, qui a passé avec elle un accord migratoire controversé, qui a appelé un rédacteur en chef de la RAI pour se plaindre d’un reportage, RFI rapporte, citant le journal suisse albanais Le Canton27.ch

Italie: les journalistes de la RAI vent debout contre la censure

Le syndicat des journalistes Usigrai a appelé à la grève, faute d’avoir été rassuré par la direction à propos de cette intervention et des ingérences politiques sur l’antenne.

Ce qui n’est guère étonnant, toute la direction ayant été reprise en mains par le pouvoir. Giampaolo Rossi, un proche de Giorgia Meloni, a été nommé directeur général de la RAI il y a un an. Même s’il y a une grande tradition de dépendance des patrons de la télé publique au gouvernement, les syndicats de journalistes dénoncent un contrôle toujours plus asphyxiant et le zèle de ses dirigeants.

La censure d’un texte d’Antonio Scurati dénoncée
Tout est arrivé samedi dernier. Antonio Scurati, qui a reçu le prix Strega, l’équivalent du Goncourt pour une trilogie sur Mussolini, est invité pour intervenir sur la chaîne publique Rai 3. En vue de l’anniversaire de la libération de l’Italie, le 25 avril 1945, il a prévu de lire un texte dans lequel il ferait le lien fondamental entre le fascisme historique et le populisme autoritaire du parti de Giorgia Meloni. Seulement, sur le chemin du studio, il reçoit un message annulant son intervention.

Alors, Giorgia Meloni a affirmé qu’elle n’y était pour rien, que c’était une pure décision éditoriale, elle a même publié le texte de Scrurati sur sa page Facebook et laissé entendre que c’est la somme demandée par l’écrivain – 1800 euros – qui serait à l’origine du problème. Reste qu’il y a bien eu censure. Dans le texte lu à l’antenne par la présentatrice de l’émission, Serena Bortone, l’écrivain accusait Meloni ne jamais avoir répudié l’expérience fasciste.

La liberté d’expression menacée ?
Honnêtement, non. C’est le 41e pays sur 180 dans le classement de Reporters sans frontières et il y a une large diversité d’opinions dans les médias. Mais il y a quand même des signes inquiétants, comme ce qu’on appelle la loi « Bâillon » qui vise à interdire toute reproduction d’une ordonnance de garde à vue. Une façon de se protéger d’enquêtes journalistiques. Ensuite, à la RAI, une série de Roberto Saviano sur la criminalité a été passée à la trappe. On peut dire que la loi européenne sur la liberté des médias, qui protège les rédactions des interférences politiques, sera bien accueillie à la RAI.

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