Le Temps publie dans la présente édition un article sur le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, cosigné par son correspondant à la Genève internationale et Philippe Mottaz du Geneva Observer. Mais qu’est le Geneva Observer? C’est un projet de plateforme journalistique bilingue anglais français développé depuis plus de trois années par Philippe Mottaz et son équipe consacré à la couverture multimédia de la Genève internationale (GI).
Stéphane Bussard
Le média n’a pas encore une existence propre, mais il publie déjà des articles pilotes qui permettent à la communauté d’apprécier le journalisme qu’il pratiquera quand il sera opérationnel. Le Geneva Observer a par ailleurs reçu un financement substantiel bien que conditionnel de la part d’une fondation suisse, soutien qui permettra de lancer le média à plein régime une fois que la création d’une coalition de fondations aura abouti. Son ambition est de produire des contenus originaux, affranchis des cycles informationnels habituels, qui mettent en lumière des aspects méconnus ou invisibles de la GI et qui contribuent au débat sur le multilatéralisme en crise et les nouvelles formes de gouvernance qui pourraient voir le jour au bout du Léman.
Partenariats avec des médias étrangers
Création ex nihilo, il s’inscrira dans un environnement numérique qui a radicalement bouleversé les dynamiques sociétales et la déclinaison même du multilatéralisme. Ces circonstances, pense le Geneva Observer, sont une chance unique pour Genève de montrer sa capacité d’innovation et de création de normes internationales pertinentes dans un contexte d’instabilité accrue et de délitement de l’ordre international d’après-guerre.
Ancré dans un écosystème considéré comme l’un des plus transdisciplinaires du monde fait d’organisations internationales, d’acteurs de la société civile, d’ONG, de multinationales et de représentants du secteur privé, le Geneva Observer s’est forgé un slogan qui dit tout: «Locally international». Il profitera de l’expertise méconnue présente à Genève pour la lier avec des thématiques globales. Il nouera aussi des partenariats avec des médias étrangers pour donner aux sujets qu’il traitera depuis Genève une profondeur supplémentaire.
Le premier article issu de cette collaboration: Antonio Guterres, l’art de l’équilibrisme onusien
A l’intersection du journalisme, de la recherche académique et de l’innovation, la plateforme sera aussi alimentée par les idées de ses lecteurs·trices globaux·globales dans le cadre d’un dialogue constant. Le Geneva Observer se veut une cocréation de la communauté qu’il entend servir. Dans ce sens, il entend contribuer à l’animation intellectuelle de la cité au sens large en mettant en valeur des événements propres et organisés par d’autres, en instaurant un débat constant avec les acteurs de la GI et d’ailleurs. Selon son fondateur Philippe Mottaz, journaliste et entrepreneur, le Geneva Observer «s’attellera à traiter des thématiques fortes qui façonnent et façonneront nos sociétés à l’avenir. Cela va de l’urgence climatique à la durabilité en passant par les technologies et la régulation du Big Tech. Il couvrira aussi de manière originale et approfondie les grands thèmes qui forgent la Genève internationale, de l’humanitaire aux droits humains et de la santé au désarmement.»
«Excellente opportunité»
Pourquoi une double signature pour l’article sur Guterres? Le Temps a décidé dès le début de s’associer au Geneva Observer et de détacher son correspondant auprès de la Genève internationale, le soussigné, pour produire des premiers contenus que Le Temps publie aussi. Corédacteur en chef duTemps, Gaël Hurlimann explique: «Pour nous, l’idée de donner une importance particulière à la GI est une évidence. Elle fait partie de l’ADN du Temps depuis ses débuts. Mais depuis 2013, – cela date donc d’avant notre arrivée – Le Temps a la volonté d’aller plus loin.
Il a développé l’idée de créer une plateforme spécifique, répondant à la fois aux besoins du lectorat francophone classique du titre et à ceux de la «scène» de la GI, majoritairement anglophone. Lorsque Philippe Mottaz est venu nous présenter son projet, cela nous semblait une excellente opportunité de faire aboutir ce qui était resté jusque-là une seule ambition. Plusieurs facteurs nous ont motivés: sa connaissance de la scène anglophone de Genève, sa capacité à approcher et nouer des partenariats avec des acteurs de la GI, et surtout son analyse qui rejoignait la nôtre: à l’heure d’une remise en question généralisée du multilatéralisme qui affecte frontalement la GI, le besoin est pressant de créer un média capable d’aborder les enjeux, débats, mais aussi les réussites et les dynamiques à l’œuvre sur la scène des institutions et organisations genevoises.»
D’autres projets s’intéressent aussi à la couverture de la Genève internationale et dans le cadre d’un appel à candidatures pour repenser le Club Suisse de la Presse, Le Temps est un partenaire potentiel de plusieurs projets, dont celui du CSP. / Le Temps