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mercredi 16/10/2024

Un gel d’adhésions sème la pagaille au Parti socialiste

Dorina Xhixho: Des rumeurs désagréables ont circulé, prétendant un bourrage des urnes par des albanophones entrés récemment au parti
Une assemblée extraordinaire s’est tenue jeudi afin de revenir sur la désignation des candidats à l’élection au Conseil administratif. Sans mettre fin aux tensions.
C’est une guerre interne qui a monté aussi vite qu’un soufflé, mais qui ne redescend pas. Au sein de la section Ville du Parti socialiste (PS), des tensions persistent autour de la désignation des candidats à l’élection au Conseil administratif.
Le 7 mai, Joëlle Bertossa et Christina Kitsos étaient choisies par leurs pairs pour former le ticket socialiste dans la course à l’Exécutif, lors d’une assemblée générale (AG). Mais en coulisses, cela grenouillait.
À l’époque, il était impossible depuis plusieurs semaines de rejoindre le Parti socialiste de la Ville de Genève et donc de voter à l’AG. Les neuf intéressés se sont vu informer que leur demande d’adhésion serait traitée lors de la séance du 17 mai, soit après l’assemblée de désignation. Objectif du comité: «Empêcher que des gens s’accusent les uns les autres de faire adhérer des soutiens en dernière minute», explique Manuel Zwyssig, coprésident du PS Ville.
«Des rumeurs désagréables ont circulé, prétendant un bourrage des urnes par des albanophones entrés récemment au parti. Idem pour un autre candidat afrodescendant. J’ai été atteinte dans mon image», a rapporté à nos confrères du «Temps» Dorina Xhixho, qui faisait partie des sept candidats à se présenter.
Tenue d’une assemblée extraordinaire
Les derniers mois n’ont pas suffi à apaiser les tensions. Une assemblée générale extraordinaire (AGE) s’est tenue jeudi, afin de débattre du gel de ces adhésions, mais aussi de parler inclusion et diversité au sein de la section et révisions des statuts.
Une soirée «terrible et violente», selon les dires de Dorina Xhixho. «On me traite de mauvaise perdante, alors que je ne remets pas en cause la désignation, mais un processus de toute manière entaché par la décision du Comité et par ces rumeurs.»
«Nous n’avons pas pu créer de comité permanent sur la diversité et l’inclusion», regrette Vanessa Klein, membre du comité, qui se dit «extrêmement déçue»: «On nous a fait comprendre qu’on devait fermer nos bouches», ajoute-t-elle.
«Pas de place pour la xénophobie»
Manuel Zwyssig dément fermement les rumeurs d’adhésions «alibis» et rejette des accusations infondées de racisme envers le comité.
«Ce printemps, on sentait une grande tension et, pour que l’assemblée de désignation se déroule dans les meilleures conditions possible, la décision a été prise par le comité à la quasi-unanimité de suspendre le traitement des nouvelles adhésions, sans regarder qui étaient ces personnes, d’où elles venaient ou qui elles pourraient soutenir. Il n’y a pas de place pour la xénophobie dans les décisions prises par le comité.»
Manuel Zwyssig ajoute que des progrès devront être faits en matière de communication interne. Il précise que des excuses ont été adressées à plusieurs reprises aux personnes qui se seraient senties blessées.
Seul projet né jeudi: un groupe de travail qui verra le jour afin de mettre sur la table les différentes problématiques citées. «Mais après les élections, afin de mener un travail serein et sérieux», conclut le coprésident./ Tribune de Genève

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