13.3 C
Berne
vendredi 18/10/2024

Le chef de la diplomatie suisse Cassis répond au journal Le Canton27.ch de Davos sur les relations entre le Kosovo et la Serbie et la libéralisation des visas

Ignazio Cassis: Après vingt ans de discussions (Kosovo-Serbie a Brukselles) et de pourparlers on n’arrive toujours pas à trouver la manière. Si l’UE ne réussit pas, il faudra trouver d’autres voies, nous sommes là pour les aider

Davis (WEF) 17 januar -Dans le cadre du Forum économique mondial (WEF), i, a tenu une conférence de presse avec des représentants des affaires internationales qui suivent de près la session du WEF.

Cassis aux kosovars: Bienvenus en Suisse comme touristes!

Lors de cette conférence, outre les guerres et les crises dans le monde, Cassis a également parlé du Kosovo et de l’Albanie, répondant aux questions du rédacteur en chef du journal suisse en albanais Le Canton27.ch Nefail Maliqi, qui suit les débats du sommet mondial à Davos

Le Canton27.ch: Monsieur le Conseiller fédéral, comme vous le savez, aujourd’hui, à Davos, se trouvent le 1er Ministre kosovar Albin Kurti ainsi que le Président serbe Alexander Vucic. Les deux personnes ne se sont cependant pas rencontrées. Que signifie cela en tenant compte de la fragilité de la situation dans la région? Que pensez-vous du dialogue entre le Kosovo et la Serbie? Quel rôle peut jouer la Suisse dans ce processus?

Ignazio Cassis: Cela dit, je trouve très intéressant votre question portant sur les tensions entre la Serbie et le Kosovo. Si on regarde autour de la Suisse, on voit l’Ukraine, le Caucase, l’Ouest des Balkans, le Saël, l’Océanie. Donc l’Europe est englobée par une ceinture de crise qui ne nous laisse absolument pas tranquilles. Un continent qui en plus vieillit et à beaucoup de dettes. Voilà en deux mots la situation de la planète aujourd’hui. Il faut toujours partir de là pour vivre nos relations avec l’Union Européenne et nos relations avec les pays voisins, parce que eux aussi ont le même destin que nous. Donc on doit se poser la question de comment faire un pas ensemble pour réussir à être un continent encore fort aujourd’hui dans cette situation géopolitique.

Je crois que notre situation en Suisse est encore très bonne, mais elle n’est pas donnée et il faut en avoir conscience. Le Kosovo et la Serbie nous le rappellent. Après vingt ans de discussions et de pourparlers on n’arrive toujours pas à trouver la manière. En ce qui me concerne, j’ai souvent parlé avec les représentants des deux pays, Vucic et Kurti, mais on n’arrive pas à en découdre. Il y a d’un côté la volonté de débloquer la situation, mais les conditions de départ n’arrivent pas à se rapprocher. Et il y a surtout les déchirures au sein de la population qui ne sont pas faciles à dépasser sinon avec le passage du temps.

Le Canton27.ch: Depuis dix ans à Bruxelles on parle du Kosovo. Est-ce que la Suisse peut être un médiateur?

Ignazio Cassis: C’est juste. Quand l’Union Européenne a pris l’initiative, nous n’avons pour l’instant pas fait de concurrence. Nous soutenons l’UE avec des moyens, avec des diplomates. Mais nous disons aussi là où nous sommes sceptiques par rapport à cette initiative, par rapport à ce que fait l’UE. Pour l’instant c’est encore ce processus là que nous aimerions voir arriver à une solution. Si nous verrons que cela ne fonctionne pas, il faudra refaire une réflexion et voir quelles autres pistes peuvent être proposées.

Le Canton27.ch: À partir du 1er janvier de cette année, les kosovars peuvent sortir de leur pays sans visas pour se rendre dans les pays de l’UE, y compris la Suisse. Attendez- vous une vague de kosovars vers la Suisse? Auront-ils droit d’y travailler, ou d’y demander l’asile, ou d’y séjourner comme touristes?

Ignazio Cassis: Si vous voulez vous établir en Suisse ou y demander l’asile, ce sont d’autres lois et règlements qui s’appliquent. Les kosovars, comme tous les citoyens de la planète, ont les mêmes droits selon nos lois.

 

 

 

Derniers articles