Emmanuel Deonna, politologue et journaliste connu dans la Genève locale et Internationale, candidat aux élections municipales du 23 mars prochain. Il est membre du comité de plusieurs associations: Maison de quartier de Plainpalais, «Genève Zéro Pub», Ligue suisse des droits humains, Université des cultures de Genève (UPA), Fédération Maison International Kultura. Parmi les priorités du Parti Socialiste, on trouve la lutte contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie, la protection des minorités et l’intégration. Nous allons aborder tous ces sujets et d’autres dans notre interview pour le journal suisse en albanais LeCanton27.ch.
- M.Deonna, pouvez-vous nous dire quels sont les combats prioritaires du Parti socialiste ?
Emmanuel Deonna: Le Parti socialiste se bat pour une ville solidaire, inclusive et durable. Nous nous battons pour plus de places de crèches et plus de logements pour la population. Nous travaillons pour offrir de meilleures conditions de vie aux personnes âgées avec la construction des Cité Seniors. Le PS s’est battu et a obtenu les prestations complémentaires municipales, qui profitent notamment aux seniors. Nous voulons une meilleure qualité de vie dans les quartiers, moins de bruit, plus d’espaces verts, et moins de voitures. Nous nous battons pour une offre culturelle et sportive variée et de qualité. La culture et le sport doivent être accessibles à toutes les catégories de la population. Les communautés doivent pouvoir exprimer leur culture d’origine et disposer d’assez de soutien pour leurs infrastructures et leurs projets. Le PS est pour l’égalité des chances. Sur le plan de l’emploi aussi, le PS soutient de nombreuses associations actives dans la formation et insertion.
- De quels associations et groupements faîtes-vous partie et comment agissez-vous concrètement pour les Genevoises et les Genevois ?
Emmanuel Deonna: Je suis politologue et journaliste inscrit au registre professionnel des médias (RP). Ayant fait un master en travail social, je connais bien, comment vous l’avez souligné, le cadre institutionnel et le tissu associatif genevois. D’ailleurs, je suis membre du comité de plusieurs associations : Maison de quartier de Plainpalais, «Genève Zéro Pub : Libérons nos rues de la publicité commerciale», Ligue suisse des droits humains, Université des cultures de Genève (UPA), Fédération Maison Kultura. J’ai été Conseiller Municipal en Ville de Genève (2015-2019) et Député au Grand Conseil (2019-2023) et je préside la Commission Migration et Genève internationale du Parti socialiste depuis 2014. Je connais le fonctionnement des parlements et de leurs commissions, des partis politiques et des associations, et les différents niveaux de débat et de décision. Je me bats pour réduire les inégalités sociales et économiques, améliorer les conditions de travail et les salaires des employé-e-s et des indépendant-e-s, pour maintenir un service public de qualité, lutter contre le racisme (antisémitisme, islamophobie, racisme anti-noir) et contre les discriminations dont sont victimes les groupes minoritaires.
- Quels sont en ce moments les défis politiques les plus urgents ?
Emmanuel Deonna: On voit la montée des idéologies du rejet partout dans le monde. Et aussi une grande polarisation des débats politiques. Près de deux-tiers des gouvernements dans le monde sont des régimes autoritaires ou des dictatures. L’extrême-droite s’est beaucoup renforcée dans les pays autour de la Suisse, en Allemagne, en Autriche, en Italie, en France. A cause de l’instabilité géopolitique mondiale et de la désinformation sur les réseaux sociaux, certains droits que l’on prenait pour acquis – dans le domaine de l’égalité femmes-hommes, de la protection des groupes minoritaires par exemple – sont déjà ou risquent d’être remis en cause. Sur le plan suisse comme sur le plan genevois, la droite s’est renforcée. Sous prétexte de mauvaise conjoncture économique, elle n’hésite pas à voter des coupes budgétaires qui menacent des prestations vitales pour la population dans l’enseignement, la santé et le social. La Ville de Genève, deuxième ville de Suisse et capitale des droits humains, est très observée au niveau international et au niveau suisse. C’est pourquoi, je pense que les décisions du parlement de la ville de Genève ont un impact local, mais aussi potentiellement plus large.
- Qu’est-ce que votre engagement peut apporter à la communauté albanaise ?
Emmanuel Deonna: Je m’intéresse depuis longtemps à l’histoire de la migration en Suisse, en particulier celle des travailleuses et travailleurs saisonniers italiens, espagnols, portugais, mais aussi yougoslaves, albanais et kosovars. Au niveau historique et diplomatique, les liens entre la Suisse, Genève et le Kosovo sont étroits et profonds. Ils ne datent pas d’hier. Les Kossovars ont contribué et contribuent à façonner et à faire rayonner la Suisse, sur le plan économique, social et culturel. Malheureusement, votre communauté est aussi victime d’injustices. On le voit avec l’exemple de cette famille qui risque d’être expulsée de la commune de Lancy. Elle ne devrait pas être renvoyée. L’Université des cultures de Genève (ex UPA) développe de nombreux projets dans le domaine de l’orientation sociale, l’éducation pré-scolaire, la formation (par exemple l’apprentissage de la langue) et l’insertion professionnelle. De plus en plus de personnes de toutes les nationalités bénéficient de l’offre de cours de cette Université. En participant au comité et en proposant des activités au sein de cette association, je m’engage pour un meilleur vivre-ensemble, le dialogue interculturel et la lutte contre le racisme. Je suis également membre du comité de la Fédération Maison Kultura. Il s’agit d’une association et d’un mouvement trans-parti pour la promotion de la diversité linguistique et culturelle, pour la prévention de l’exclusion, du racisme, de l’intolérance religieuse et des discriminations. Grâce à mon implication au sein de l’Université des cultures de Genève et de la Fédération Maison Kultura, je m’engage aussi pour mobiliser les associations pour qu’elles donnent de la voix et se fassent entendre au niveau cantonal. J’aimerais terminer en rappelant que les étrangers qui vivent en Suisse depuis huit ans ont le droit de vote au niveau municipal, et donc les moyens de participer à la vie locale, d’améliorer les conditions d’existence et d’agir pour la démocratie.