L’accord du 7 novembre 2023 signé à Rome par le premier ministre albanais et son homologue italienne a surpris tout le monde, provoquant la colère surtout parmi les Albanais et les Italiens. Une série de controverses a marqué les débats et les médias de ces deux pays, se propageant jusque dans les médias suisses et européens.
Cet accord entre Edi Rama et Giorgia Meloni a été accueilli avec beaucoup de réserve par les organisations européennes et internationales, tant au sein de l’UE qu’à l’ONU et au HCR. Sur la base de cet accord, l’Albanie accueillera, par an, environ 40’000 réfugiés d’Afrique dans deux camps installés à Shengjin et Gjadër.
Non seulement en Albanie, mais aussi en Italie les milieux politiques et les médias ont émis de sérieux doutes sur ce projet. Selon eux, l’accord est «illégal aux niveaux national et international, inefficace, et encourage l’immigration clandestine».
«Ces camps de réfugiés feront de l’Albanie un no man’s land, tandis que des millions seront versés pour Edi Rama et Giorgia Meloni.»
Le leader du Parti démocrate, Sali Berisha, a notamment déclaré au journal suisse albanais «lecanton27.ch» que «cet accord néfaste et inacceptable contredit la Constitution albanaise et la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que les décisions de la Cour internationale des droits de l’homme de Strasbourg».
Hier, au temps du fascisme et en temps de guerre, l’Albanie était occupée par les Italiens. Aujourd’hui Giorgia Meloni veut «réoccuper» pacifiquement l’Albanie avec des émigrés africains. L’établissement de camps de réfugiés sur le territoire de l’Albanie risque d’amplifier le trafic d’êtres humains et la traite des esclaves, déjà problématique au pays des aigles, au sein duquel des réactions pouvant être qualifiées de «racistes» pourraient se produire. En réalité, il ne s’agit pas de racisme si les Albanais protestent contre l’arrivée des Africains: s’il faut parler de racisme, ce délit doit peser sur l’Italie, qui, au lieu de garder les réfugiés dans son pays, les «expulse» vers l’Albanie.
Comment peut-on envoyer des immigrants dans un pays lui-même pauvre, marqué par le chômage et un exode massif, comme c’est le cas aujourd’hui de l’Albanie? L’Italie considère l’Albanie comme un pont et l’utilise comme camp, s’inquiètent des analystes albanais auprès du journal albanais suisse «lecanton27.ch».
Uniquement au cours des deux dernières décennies, plus de 1’400’000 citoyens, pour la plupart des jeunes, ont quitté l’Albanie.
Concrètement, une sorte de Guantanamo européen est en train de se créer, en dehors de toute norme internationale, en dehors de l’UE, sans qu’il soit possible de vérifier la condition des personnes enfermées dans ces centres. Il ne sera pas possible de maintenir en «prison» ces immigrants expulsés d’Italie contre leur gré.
Le point 5 de l’accord stipule en outre que «les autorités compétentes de la partie italienne sont exemptées de restrictions ou de contrôles monétaires et peuvent librement transférer des devises, indépendamment des dispositions en vigueur en République d’Albanie». Edi Rama a ainsi ouvert la voie au blanchiment d’argent, au trafic de drogue et à d’autres types de trafics. Ces camps de réfugiés feront de l’Albanie un no man’s land, tandis que des millions seront versés pour Edi Rama et Giorgia Meloni.